Naples, quartier de Forcella. Nicolas Fiorillo vient de donner une leçon à un jeune homme qui a osé liker des photos de sa copine sur les réseaux sociaux. Pour humilier son ennemi, Nicolas n'est pas venu seul, il s'est entouré de sa bande, sa paranza : ils ont entre dix et dix-huit ans, ils se déplacent à scooter, ils sont armés et fascinés par la criminalité et la violence. Leurs modèles sont les super-héros et les parrains de la camorra.
Leurs valeurs, l'argent et le pouvoir. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, mais une vie ordinaire comme celle de leurs parents. Justes et injustes, bons et mauvais, peu importe. La seule distinction qui vaille est celle qui différencie les forts et les faibles. Pas question de se tromper de côté : il faut fréquenter les bons endroits, se lancer dans le trafic de drogue, occuper les places laissées vacantes par les anciens mafieux et conquérir la ville, quel qu'en soit le prix à payer.
Italie, début du XXe siècle. Un beau jour, la Jeune Epouse fait son apparition devant la Famille. Elle a dix-huit ans et débarque d'Argentine, car elle doit épouser le Fils. En attendant qu'il rentre d'Angleterre, elle est accueillie par la Famille. La Jeune Epouse vit alors une authentique initiation sexuelle : la Fille la séduit et fait son éducation, dûment complétée par la Mère, et le Père la conduit dans un bordel de luxe, où elle écoutera un récit édifiant, qui lui dévoilera les mystères de cette famille aux rituels aussi sophistiqués qu'incompréhensibles.
Mais le Fils ne revient toujours pas, il se contente d'expédier toutes sortes d'objets étranges, qui semblent d'abord annoncer son retour puis signifient au contraire sa disparition. Quand la Famille part en villégiature d'été, la Jeune Epouse décide de patienter seule, une attente qui sera pleine de surprises.
Stefano Guerra naît à la politique en 1968. Étudiant d'extrême droite, il participe aux affrontements de Valle Giulia, le campus universitaire de Rome, et c'est alors qu'il commet l'irréparable : il tue par accident un jeune homme, Mauro, qu'il voulait seulement menacer. Ce crime marque le début d'une longue dérive, du militantisme à la clandestinité, de la politique à la violence, à travers les événements les plus controversés de l'histoire italienne et dans un monde interlope où se mêlent les hommes politiques, les criminels et les agents des services secrets.
Au cours de cette cavale sans issue, Stefano tombe amoureux d'Antonella, sour de Mauro et fille d'un célèbre intellectuel communiste, qui ignore tout de son geste et de ses idées. Auprès d'elle, il cherche désespérément une rédemption qu'il trouvera à l'autre bout du monde, en Argentine. Qui est Stefano Guerra? Un tueur psychopathe, un terroriste sans pitié? Ou bien un Pinocchio moderne en quête de père, un exalté qui fait son éducation sentimentale, un idéaliste pris dans la lutte des noirs et des rouges, néo-fascistes contre communistes? Dans la formidable épopée que narre Les noirs et les rouges, Alberto Garlini nous guide avec virtuosité à travers une période cruciale du passé récent, mais il nous livre également une réflexion d'une cruelle actualité sur la violence politique.
A New York, au début du XXIe siècle, les super-héros sont fatigués : Superman, Batman et les autres ont raccroché les gants, ils sont devenus des hommes et des femmes d’affaires à succès, des vedettes des médias et du spectacle, et ont tous renoncé à leurs super-pouvoirs.
Dès lors, qui peut bien vouloir les éliminer un par un ? Car après Robin, l'assistant et ancien amant de Batman, un mystérieux groupe de tueurs menace d’autres cibles. Comme ce dernier, Mister Fantastic et Mystique reçoivent eux aussi d’étranges messages d'adieu, et il semble bien que ce soit dans leur vie privée et leurs comportements sexuels qu'on veuille les frapper. Le détective Dennis De Villa mène l'enquête, tandis que son frère Bruce, journaliste, couvre les événements. Mais ne faut-il chercher ailleurs, quelque part dans leur enfance commune, ce qui les relie à ces super-héros si fragiles ?
Vaste fresque post-11 Septembre, le roman de Marco Mancassola est le récit mélancolique et crépusculaire de la fin d'un monde, celui des super-héros, et de celle d'une civilisation, incarnée pendant des décennies par les Etats-Unis. Une civilisation qui est aussi la nôtre.
C'est un essai consacré à la lecture, un manuel d'utilisation pour s'orienter dans une littérature : celle de Jorge Luis Borges.
L'auteur y analyse les aspects essentiels de son oeuvre : Borges et la modernité, à la croisée des XIXe et XXe siècles ; intellectuels et guerriers ou la littérature comme une
arme ; pudeur contre emphase ; la voix de Borges contre l'oralité ; la lecture avant l'écriture, la cécité et la déambulation, etc.
Tandis qu'un de ses collègues chirurgiens opère sa fille, plongée dans le coma, Timoteo, fou de douleur, lui raconte sa trouble passion qu'il a vécue avant sa naissance et qui, enfouie en lui, a modelé ses relations avec les trois femmes de sa vie : Angela, sa fille ; Elsa, sa femme ; Italia, sa maîtresse. A seize ans de distance, ce passé qui hante à jamais son identité d'homme remonte à la surface, et, comme avec Italia, c'est sa propre vie, le peu de vie qui reste en lui, qui se joue sur la table d'opération.